kenya-tanzanie

11 juillet 2006

11/07/2006 08:00

 

Ce voyage que j’attend avec la plus grande impatience commence enfin à pointer le bout de son nez. Je refuse toujours d’y croire de peur d’être déçue… Et si on ratait l’avion ? Si on avait un problème à l’aéroport ? Si on tombait en panne de voiture ?? Pourtant tout est prêt, archi prêt. Les valises sont faites et refaites, maman est en mode stress caractéristique, les passeports sont arrivés à temps, le voyage depuis Paris est déjà organisé…

On part dans la matinée pour arriver à Paris aux alentours de midi. On a rendez-vous chez un cousin à mon papa, qui a la gentillesse de nous inviter à manger. On laisse la voiture dans le parking souterrain de son immeuble et c’est lui qui nous emmène jusqu’à l’aéroport.

C’est la première fois que j’entre dans un aéroport. C’est immense. Je me demande comment je pourrais me débrouiller si je devais prendre l’avion toute seule… On a encore le temps avant le décollage mais il faut aller faire enregistrer les bagages. Ils sont pesés car on a un poids maximum à respecter (mais on en est loin), puis envoyé sur des tapis roulant on ne sait où. Nous on se dirige vers le couloir où on doit embarquer. On en profite pour se perdre un peu mais rien de grave. On passe à travers des détecteurs magnétiques. Forcement, il faut que je bipe. Pas de chance, j’ai mis un pantalon avec une ceinture métallique. Comme je n’arrive pas à l’enlever, ils me passent un détecteur portatif sur le reste du corps pour vérifier que je ne suis pas une dangereuse criminelle qui cache des armes dans ses chaussettes. Et puis quand tout le monde a été décrété non terroriste, on va s’asseoir en attendant l’heure de l’embarquement (17h30). C’est étrange car il semble que le couloir où on se trouve soit totalement désert. C’est normal ?? Finalement, l’heure défile et il est enfin temps d’embarquer. Enfin pas tout de suite : les passagers embarquent dans un ordre précis suivant leur place dans l’avion (pour éviter les embouteillages…). Et quand notre tour arrive, on se précipite !! Déjà une hôtesse de l’air vérifie nos tickets et passeports, puis nous entrons dans l’espèce de tunnel qui relie l’aéroport et l’avion. Mon cœur bât à 200 à la minute. Le voyage se précise. Finalement, ce n’est peut être pas qu’un rêve !! Et puis après un tournant, on aperçoit l’intérieur de l’avion !! On entre. C’est génial à l’intérieur. Encor mieux que tout ce que j’aurais pu imaginer. Il y a une rangée de trois sièges de chaque côté, et une rangée de quatre sièges au milieu. Nous on est tous les quatre, mes parents et ma sœur, installés au milieu, juste en face d’un écran géant. Sur nos sièges on trouve des écouteurs qui se branchent sur les accoudoirs pour écouter la télé ou la radio, et des couvertures comme on voyage la nuit. Enfin on y est…

Une fois que tous les passagers sont installés dans l’avion, l’équipe de bord nous souhaite la bienvenue en plein de langues différentes et pendant qu’une voie fait les explications, des hôtesses nous montrent les gestes qui vont avec (mettre un masque à oxygène, gonfler un gilet de sauvetage, se protéger la tête si on s’écrase…). Et puis vient le décollage. Maman nous distribue des bonbons, il parait que ça évite que nos oreilles se bouchent. L’avion prend de la vitesse, les battements de mon cœur aussi. Et tout d’un coup on sent tous nos organes qui descendent quelque part au niveau de nos pieds : on vient de décoller. C’est magique. On voit les lumières de l’aéroport qui s’éloignent et on sent qu’on est toujours en train de monter. Sur les écrans, on peut lire notre altitude, notre vitesse, la température… C’est impressionnant la vitesse à laquelle tout change. Au bout d’un certain moment, on a le droit de détacher nos ceintures comme l’ascension se termine. On nous sert un repas et des films récents passent sur l’écran (ils sont encore dans les salles de cinéma en France !). Puis le sommeille commence à venir, mais difficile de dormir avec toutes ces émotions, et en pensant à tout ce qui nous attend.

12 juillet 2006

12/07/2006 04:40

 

04h40

Après un voyage épuisant, on arrive enfin au Kenya !! L’atterrissage est prévu à Nairobi. Malgré la fatigue, tout le monde, surtout moi, est excité à l’idée d’être enfin en terre africaine. Quand on sort de l’avion, on va directement mettre à jour le papiers (validation des passeports et autres tâches administratives dont on a laissé le soin à mon père de s’en occuper). Puis on récupère les valises et on se dirige vers la sortie, où des dizaines de personnes tiennent des panneau avec des noms de famille ou des noms d’agences de voyages écrits dessus. Moment de panique, on ne trouve personne avec écrit Labaude ou le nom de notre voyage… Heureusement, après 5 minutes de recherche qui paraissent très longues, on demande à un homme où on doit se rendre et il nous emmène vers une personne qui tenait effectivement un panneau « Labaude x4 ».

On est aussi assailli par des porteurs de valises, qui tiennent absolument à pousser le caddie où sont posés nos bagages. Finalement, notre guide nous emmène vers un mini-bus blanc, dont de toit peut apparemment être soulevé. On s’installe, toujours aussi fatigués (il est 05h00 quand on monte dedans !!), mais pas assez pour ne pas prendre la première photo du voyage !!

Puis on part, en direction de la réserve d’Ambosseli, où se trouve notre premier hôtel.

Toujours malgré la fatigue, c’est complètement impossible de fermer l’œil. J’ai envie de profiter au maximum de tout ce que je pourrais voir ici. Et surtout j’ai hâte de voir les premiers animaux, même si on est encore dans une des plus grandes villes du pays. Pourtant, ici aussi il y en a ! Les premières bêtes sauvages que j’ai vu étaient sur une sorte de dépotoirs : des ibis, de grands oiseaux blancs. Il n’en faut pas plus pour m’émouvoir.

Sur le bord des routes, on croise beaucoup de monde. Enormément d’enfants en uniformes qui se rendent à l’école. A en croire par l’heure matinale et vu les endroits sans aucune habitation en vue où on les rencontre, on se dit qu’ils doivent marcher des kilomètres pour arriver à leur lieu de destination. Les voitures roulent très vite mais ont quand même des règles de prudence pour éviter les accidents avec les innombrables piétons : le chauffeur klaxonne à chaque fois qu’il arrive à proximité d’eux pour les prévenir. Le soleil se lève assez rapidement et on se retrouve aussi rapidement à rouler sur des routes entourées de brousse. J’ai hâte d’arriver à la réserve…

 

08h00

Le chauffeur arrête le mini bus. Nous ne sommes pas arrivés à la réserve, mais on fait une pause dans un magasin plein de souvenirs africains. Dedans, beaucoup de statues en bois, des instruments de musique étonnants, des toiles et peintures aux couleurs magnifiques. Malgré le fait que notre voyage vient à peine de commencer, impossible de ne rien acheter.

 

09h00

Enfin, on arrive à la réserve d’Ambosseli. A l’entrée, pendant que le chauffeur parle aux personnes qui gèrent l’accès au parc, des femmes africaines entourent notre voiture en nous montrant des productions artisanales, des colliers surtout. Elles sont très insistantes et nous mettent les colliers dans les mains pour nous obliger à acheter. Et puis elles parlent une langue incompréhensible pour nous. Puis on redémarre, et on entre dans la réserve…

Le chauffeur avait pris soin juste avant d’ouvrir le toit, de sorte qu’on puisse se mettre debout dans le véhicule pour observer les beautés de la réserve. Et on peut dire que ça vaut le coup ! Les premiers animaux qu’on a vu sont des zèbres et des girafes. Je suis intenables, complètement folle, en train de montrer toutes les directions du doigts, abasourdie par le nombre d’animaux. On se rapproche des girafes, elles sont magnifiques. Certaines courent au loin. De même que les zèbres. Et puis on voit aussi des autruches, puis des gnous, des grues, des hyènes, des gazelles, des éléphants !! On s’émerveille de partout, on ne sait plus où donner de la tête avec cette effervescence de merveilles. On prend des photos, beaucoup de photos, mais elle ne peuvent pas traduite de ce qu’on ressent quand on se trouve en tête à tête avec la vie sauvage. Puis on rencontre quelques buffles, et on arrive à un coin d’où on voit des lions… Ils sont couchés près d’un bosquet d’arbres, pas loin d’un éléphant qui ne semble pas du tout se soucier du roi des animaux. Et puis on aperçoit des petites boules qui bougent : des lionceaux !! On se bagarre presque pour avoir les jumelles. C’est un spectacle qu’on ne peut pas décrire avec des mots. Je ne sens même plus la fatigue tellement je suis excitée par ce qui m’arrive. C’est mon rêve qui se réalise, encore plus intense que je n’aurais pu l’imaginer.

Au bout d’un moment, on fait demi-tour et on retrouve le marécage où une troupe d’éléphants se baigne tranquillement. Et puis un peu plus loin, un éléphant solitaire décide de traverser la piste juste devant nous. Pas pressé du tout, de sa démarche nonchalante… Il nous jette à peine un coup d’œil pendant que nous on retient notre souffle. Puis s’en va en nous tournant le dos comme si de rien n’était… Les émotions sont indescriptibles.

 

11h00

On arrive dans l’enceinte de l’hôtel : le Serana Lodge, et on découvre qu’il n’est pas épargné par la faune sauvage à en juger par le petit singe qui nous regarde passer… On n’a pas le droit de les toucher pour éviter qu’ils nous transmettent des maladies auxquelles on n’est pas immunisés.

Quand on arrive dans le bâtiment d’accueil, un homme nous donne des serviettes chaudes et mouillées. On ne sais pas trop quoi en faire, alors on les garde dans les mains pour se réchauffer, ce qui fait un peu rire certaines personnes étant donnée qu’on était en fait censés s’essuyer la poussière sur notre visage avec. On a le droit à un jus d’orange en attendant qu’on nous conduise dans notre lodge. Celui ci est magnifique. Il y a deux chambres avec des décorations africaines, et une salle de bain qui communique avec les deux chambres. Dans la salle de bain, des gros peignoirs blancs moelleux. L’occasion de pouvoir prendre une douche bien méritée après un long voyage !!

A midi, on va manger dans le restaurant de l’hôtel, où des plats de toutes sortes sont servis à volonté. Et on se gène pas pour se régaler !!

 

15h00

Après s’être reposés un peu et rassasiés, on repart pour un nouveau safari dans la réserve ! On s’est tous mis dans des tenues spéciales kenya. On retrouve sur les pistes des animaux qu’on avait vu ce matin, avec tout autant d’émotion. Cette fois, ce n’est pas un éléphant mais tout une troupe qui traverse devant notre véhicule. Il y a des bébés qui restent collés à leur mamans, et qui ne semblent pas plus se soucier des mini bus que les adultes. En tout cas, ils sont craquants ! On traverse aussi ce qui semble être le territoire d’une troupe de babouins à en juger par leur nombre impressionnant, alors qu’on n’en avait vu aucun ce matin. Ils sont tranquillement assis a nous regarder passer. Certaines femelles promènent un tout petit sous leur ventre. Et puis on revoit des girafes, très grandes et majestueuses, des zèbres, des gnous avec des bébés…

Le soir quand on rentre, on a appris à se servir des serviettes chaudes, et c’est là qu’on voit que ça valait le coup ! Puis on se prend un cocktail ultra-fruité (fruits exotiques bien sur !) absolument délicieux ! Cette nuit là, on a bien dormi en tout cas !

13 juillet 2006

13/07/2006 07:00

 

07h00

Ce n’est pas parce qu’on est en vacances qu’on peut faire la grasse matinée. La vie sauvage n’attend pas ! Et c’est d’ailleurs au petit matin qu’on peut observer les plus beaux spectacles.

On a à peine quitté l’hôtel que le talkie-walkie du guide annonce des phrases en swahili. Quelques instants plus tard, le véhicule s’arrête a proximité d’autres véhicules venus eux aussi assister à un instant magique. A quelques mètres de nous se trouve une carcasse. Une lionne se tient à ses côtés. La chasse du matin a porté ses fruits. Des chacals tournent autour de la lionne, espérant voler sans doute un morceau de son trophée. Puis des hyènes, beaucoup moins farouches que les chacals, se risquent elles aussi à duper la lionne. De plus en plus de véhicules se rassemblent autour du lieu de repas improvisé, mais là n’est pas la plus belle arrivée. Ce qui arriva par la suite est indescriptible dans sa beauté et dans la force de l’émotion que j’ai ressenti. D’un pas lent et décidé, ignorant totalement les touristes, les véhicules, les hyènes et les chacals, le reste du clan a surgit de nul part. Avançant l’une derrière l’autre de leur démarche royale, les cinq lionnes ont, par leur arrivée, imposé un climat indéfinissable, de respect, de splendeur, de noblesse. Le temps semblait avoir retenu son souffle et même les hyènes avaient cessé l’espace d’un instant leurs tentatives de vol. Ce que j’ai ressenti à ce moment là est inexprimable mais constitue sans aucun doute l’une des plus vives émotions éprouvées au cours de ce voyage. L’image de cette arrivée royale, telle une marche de triomphe d’un roi victorieux, reste depuis ce jour immuable dans ma mémoire.

Hélas il était temps pour nous de quitter la réserve et nous avons du abandonner les lionnes à leur repas, pour faire route vers la Tanzanie.

 

08h00

Arrivée à la frontière qui sépare la Tanzanie et le Kenya. On change de véhicule et de guide. Si mes souvenirs son bons, notre nouveau guide s’appelait Onesmo. Il faut pas mal de temps pour faire le transfert, à cause des modalités à régler dues au changement de pays. Nous on attend patiemment dans le nouveau véhicule, un 4x4 cette fois, toujours avec un toit que l’on peut surélever. On a ramené quelques objets de France pour les jeune africains, et c’est avec joie qu’ils prennent la pose pour la photo avec une balle ou une casquette « made in France », en remerciant bien « Zidane » « Chirac » ou « Bernadette »… Et puis on finit par repartir sur des routes qui, contrairement à celle du Kenya où on est secoué dans tous les sens, sont goudronnées.

On s’arrête juste le temps de midi dans un restaurant et puis on repart directement vers la réserve de Magnara.

 

16h00

On arrive à la réserve de Magnara, où on est accueillit par un babouin qui nous regarde passer, assit impassible au bord de la route. La réserve est très différente de la première, où on parcourait de grandes étendues de brousse. Ici, on est comme enfermé dans un cocon de forêts. Le rapport avec la nature semble beaucoup plus intime. On approche les animaux de près, sans que ceux-ci semblent s’en soucier. C’est ainsi qu’on croise des girafes majestueuses, à peine remarquables parmi la végétation, malgré leur taille impressionnante. Et puis on arrive à des étendues d’eau où se croisent une multitude d’oiseaux de toutes tailles. Encore un instant magique que d’observer leur envol. Puis, alors que le soleil commence à se coucher, on se renfonce dans la forêt vers la sortie du parc. Sur notre route on croise deux calaos perchés en haut d’un tronc d’arbre desséché. Quelques éléphants se laissent doubler, nous observant à travers la dense végétation qui est très verte en cette période de l’année.

 

18h00

C’est déjà la fin de la journée et le guide nous emmène dans les lodges du Tarangire, d’où on a une impressionnante vue sur le lac Magnara dans les dernières lueurs du jour. L’hôtel est doté d’une piscine mais je doute qu’elle soit très fréquentée. La plupart des touristes ici ne sont que de passage. Le soir, on va se régaler au restaurant de l’hôtel où, comme le précédent, il y a un choix incroyable et tout est à volonté. On évite de manger des crudités pour ne pas avoir la turista, mais on ne se prive pas sur les fruits. Après s’être rassasiés, on va s’asseoir dehors sur une petite terrasse où un groupe de Massaï ou une autre tribu est en train de faire un spectacle de danse. C’est une autre facette de l’Afrique que l’on a peu l’occasion de voir durant notre voyage, mais qui vaut aussi le détour. Ce qui m’a notamment marqué, ce sont les dos des danseurs, musclés et parfaits dans leur courbures. A la fin de leur spectacle, ils prenaient des volontaires (ou pas) parmi le public pour danser avec eux, ce qui était assez comique à voir. On s’est bien amusés, et surtout, on a bien dormi, avec encore des images plein la tête de ce voyage qui décidément, se révèle plus beau que mes rèves.

14 juillet 2006

14/07/2006 08:00

 

05h45

Toujours pas de grasse matinée, les merveilles de l’Afrique n’attendent pas ! A peine réveillés que l’on est déjà en route pour le cratère du N’Gorongoro, le plus vaste du monde avec ses 20km de diamètre. La route est longue mais difficile de somnoler. On roule très vite, et malgré l’heure matinale, on croise des centaines de personnes qui marchent le long des routes, même lorsque aucune habitation n’est visible sur plusieurs kilomètres. Notre guide klaxonne à chaque fois qu’on approche des passants pour les prévenir.

 

09h00

On arrive au cratère. Au début, il est impossible de deviner que nous sommes devant un ancien volcan. On commence à monter dans les hauteurs, sur des routes sinueuses et entourées d’arbres. Le temps hésite entre le brouillard et la pluie, et on sent encore largement la fraîcheur matinale. Et puis on entame la descente, toujours entre les arbres, jusqu’à ce que s’ouvre soudain devant nous l’immensité de la réserve. Cela paraît invraisemblable que l’on soit dans un cratère, tant le spectacle qui s’offre à nous nous semble infini. Loin, très loin, nous pouvons tout de même à peine distinguer ce qui semble une longue colline continue, et qui est en fait le bord opposé du cratère. C’est à ce moment là qu’on entame la descente, pendant que le temps de l’aurore s’éclaircit et que la pluie cesse. Plus loin, le 4x4 est arrêté, probablement car nous entrons véritablement dans la réserve. Et puis nous reprenons la descente. Les premiers animaux que nous rencontrons sont des buffles. Trois buffles qui sont impassiblement stationnés au milieu de la route. Le véhicule ne les effraie pas du tout, et nous devons patienter un bon moment avant qu’ils daignent quitter la route. Finalement, après un face à face assez exceptionnel avec le plus têtu du groupe, nous reprenons notre visite de cette merveilleuse réserve. Celle-ci offre une richesse de faune exceptionnelle, probablement puisque les animaux y sont physiquement à l’abris. Ici, la chasse est bien sur interdite et seuls les Massaï ont le droit de séjourner dans le cratère.

Plus loin, nous rencontrons des autruches, puis d’autres animaux dont le nombre est à couper le souffle. Nous traversons des troupeaux de zèbres, d’antilopes et de gnous, dont l’effectif se compte en milliers de têtes. Les éléphants se baladent parmi les zèbres sans que quiconque trouve cela anormal. Et puis nous avons enfin le plaisir d’observer un des animaux les plus discrets d’Afrique : le guépard. Bien sur, les jumelles sont indispensables. L’animal est paisiblement allongé dans la brousse, presque parfaitement camouflé par sa magnifique fourrure, à une distance suffisante pour ne pas être dérangé, même si son regard est fixé sur nous. Un nouveau moment d’émotion que d’observer cette fabuleuse perfection de la nature. Puis nous reprenons notre chemin, et croisons d’autres carnivores que sont les hyènes. Quelques minutes nous suffirons pour atteindre un troupeau de gnous immense. C’est assez étonnant de voir dans la nature la succession des animaux. Quand on regarde un reportage animalier, on a tendance à penser que prédateurs et proies sont espacés de plusieurs kilomètres, et que la chasse est une longue traque. Bien sur ici la saison des pluies joue un rôle, mais finalement les carnivores sont presque toujours à portée de vue des herbivores, et aucun ne semble s’en soucier en dehors des heures de chasse. Quelques minutes plus tard, presque à la bordure du cratère, on observe une autre rareté de la savane, un rhinocéros qui broute tranquillement. S’il est rare, il est aussi timide et s’éloigne tranquillement lorsque le nombre de véhicules devient trop important pour lui.

 

12h30

A la fin de la matinée, nous rejoignons un endroit de la savane où sont regroupés pas mal de véhicules de touristes. L’endroit se situe près d’un petit lac que bordent quelques arbres, et est entouré de brousse. En fait, c’est une aire de pique-nique en pleine savane, sans aucune barrière qui nous sépare des animaux et sans aucune protection à part la densité des véhicules.

Nous nous installons dans la brousse devant le 4x4 et sortons nos boîtes en carton que l’hôtel nous a donné ce matin et qui contient notre repas. Tout de suite, des petits oiseaux colorés viennent se poser tout près de nous, dans l’attente de quelques miettes. D’autres oiseaux, des rapaces beaucoup plus imposants, tournent autour du lac. Après le repas, papa en profite pour aller faire des photos. Je le suis jusqu’à ce que les véhicules semblent trop éloignés pour qu’on continue à marcher dans la brousse.

Après s’être rassasiés, nous repartons en quête de nouvelles sensations. Nous retrouvons un peu plus loin le rhinocéros de ce matin qui continue à brouter. Plus loin, ce sont des phacochères que nous croisons, et qui traversent la route juste devant notre véhicule sans en éprouver la moindre gène. Puis nous arrivons à un autre point d’eau où se baignent une vingtaine d’hippopotames. Certains semblent comme des pierres, dans une immobilité parfaite. D’autres s’amusent à s’éclabousser et parfois sortent la tête pour nous jeter un regard. Il y a aussi des tout petits.

En reprenant notre chemin, nous croisons un oiseau que nous n’avions encore jamais vu, assez haut sur pattes, d’environ un mètre de hauteur, et qui se confond parfaitement avec son environnement. Mais un des meilleurs moment est quand nous arrivons à un groupe de lionnes. Une d’elle est à quelques mètres seulement de nous, et seul un tout petit cours d’eau nous sépare. Elle est allongée sur un rocher, semblant totalement mépriser notre présence. Elle tourne les yeux à droite et à gauche de nous, et nous semblons invisibles pour elle. Je n’ai qu’un envie, c’est la serrer dans mes bras, mais quelque chose me dit que ce n’est pas la chose à faire… Plus loin, une autre lionne se roule sur le sol, les quatre pattes en l’air, à côté d’un magnifique lion totalement impassible.

Au bout d’un certain moment, c’est à contre cœur que nous nous éloignons de ce sublime spectacle. Mais ce qui suit valait le coup d’œil. Nous arrivons à un immense point d’eau où se trouvent des milliers de flamants roses. Nous assistons à une formidable envolée, une nuée de rose sur fond bleu de l’eau et vert de la bordure du cratère. Ce genre d’image que l’on ne voit que dans les documentaires… Le lac attire aussi d’autres oiseaux mais en population beaucoup moins nombreuse.

 

 

 

16h00

Il est déjà temps de quitter le cratère. La journée a été longue, mais est passée beaucoup trop vite. En repartant, nous nous retrouvons au beau milieu d’un immense troupeau de zèbres, peuplés de bébés que l’on a envie de caresser. Il suffirait presque de tendre la main… Puis nous croisons un couple de Calaos perchés dans un des arbres qui bordent le cratère.

Finalement, on se sort pas du cratère, mais on s’arrête tout en haut. La Wildlife Lodge, qui domine le cratère, nous offre une vue exceptionnelle sur toute la réserve. Nous pouvons distinguer les immenses troupeaux dont chaque individu n’est plus qu’un minuscule point. Nous profitons des dernières lueurs du jour pour nous reposer sur un balcon avec la savane qui s’étend sous nos pieds. Un éléphant s’approche juste en dessous de nous, broutant tranquillement les arbres. Le safari photo ne finit donc jamais…

Le soir après le repas, nous assistons à des danses africaines, effectuées cette fois par des femmes. Nous regardons un moment mais la fatigue nous pousse à abréger le spectacle.

 

15 juillet 2006

15/07/2006 07:00

 

7h00

Infatigables explorateurs du plus fabuleux des continents, c’est comme tous les jours dès l’aube que nous nous réveillons afin de profiter pleinement de tous les cadeaux que va nous offrir cette nouvelle journée. Nous reprenons alors tranquillement la route sur les chemins goudronnés de Tanzanie.

 

10h00

Même si mon corps réclame sa dose de sommeil, mon esprit est on ne peut plus réveillé et mes yeux profitent de tous les détails qui forment le paysage. A 10h00, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour admirer une des merveilles de la nature : un baobab géant. A nous quatre, si on se tenait par la main, on ne pourrais pas couvrir le quart de la circonférence de l’arbre tant son tronc est imposant. On pourrait aisément construire une maison à l’intérieur et y vivre sans se sentir oppressé. Nous semblons tous minuscules à côté. Cet arbre n’a pas d’âge et semble mort, dépourvu de feuilles. Pourtant, une puissance sans limite s’en échappe.

Après quelques photos, nous reprenons la route, mais le voyage est de courte durée. Un quart d’heure plus tard, on s’arrête dans un village. Nous voyageons à ce moment là en suivant une autre voiture de touristes français, qui font une pause en même temps que nous.

Les routes du village sont toutes en terre sableuse, et des boutiques sont construites dans toutes sortes de matériaux, tellement biscornues qu’on a du mal à comprendre par quel miracle elles tiennent debout. Devant ces petites étales, des gros sacs sont remplis de grains, des ustensiles de toutes sortes sont accrochés au plafond, des fruits sont présentés dans des caisses en bois. On vend aussi des sandales fabriquées dans des pneus usagés, des couvertures aux couleurs africaines, des bijoux… Notre chauffeur est assez pressé et nous ne nous arrêtons pas aux boutiques. Alors les vendeurs viennent nous chercher, ils nous suivent tout le long de notre promenade en nous présentant leur trésor, et qu’importe s’ils sont trois ou quatre autour d’une seule personne. Nous ne leur achetons rien, ou peut être un collier. Mais nous faisons une petite pause dans une boutique de trois mètres carrés, construite en pierre et recouverte de taules en guise de toit. L’intérieur est sombre et recouvert de peintures sublimes sur tissu. Le vendeur semble absolument décidé à nous en vendre au moins une, et vu leur beauté, papa accepte de marchander. Le marchand nous demande de l’argent, et des « stylos magiques » en bonus. En fait des stylos qui n’ont pas de bouchons, mais un petit clip pour faire sortir la mine et la rentrer. C’est ça un stylo magique et ça fait fureur là-bas. Finalement, nous repartons avec une grande toile et deux petites, la grande représentant des animaux en noir sur fond rouge, avec comme arrière-plan le Kilimandjaro tel qu’il était il y a quelques années : avec un pic blanc de glaciers, avant que ceux-ci ne soient réduits à presque rien a cause du réchauffement climatique. Un symbole déchu de l’Afrique d’autrefois…

Nous reprenons la route. L’autre groupe de français est parti bien avant nous, et notre chauffeur veut les rattraper. La route est longue et nous sommes secoués dans tous les sens. Nous devons même manger dans la voiture (nous avons pris des paniers pic-nique à l’hôtel ce matin) pour ne pas perdre de temps, d’autant que nous avons la frontière à re-traverser : Nous retournons au Kenya !!

 

17h00

Enfin, nous arrivons à notre réserve, lieu de destination : le Tsavo. Bien que les Lodges se trouvent comme souvent au milieu du parc, nous nous y rendons directement avant d’entreprendre toute visite. Mais rien que l’hôtel vaut le coup d’œil ! Nous ne sommes pas dans un bâtiment traditionnel mais dans des petites maisons construites sur des piliers, à plusieurs mètres du sol ! Autant dire que la savane s’étend juste en dessous de nous. Et comme aucune barrière n’est nécessaire pour empêcher les animaux sauvages d’approcher, nous pouvons les observer depuis notre chambre et depuis les passerelles entre les maisonnettes. Juste en face de la fenêtre de notre chambre, un marabout est perché dans un arbre, ce qui est assez étonnant vu sa taille.

Les parents montent en haut du bâtiment principal boire un verre pendant que ma petite sœur et moi nous lançons dans l’exploration des Lodges. Boutique souvenir, accueil, restaurant, terrasse… Nous retenons soudain notre souffle : un troupeau d’éléphant arrive au point d’eau artificiel construit juste au pied de l’hôtel. De la terrasse, nous avons une vue parfaite. Au bout de quelques minutes, nous décidons de reprendre notre exploration. Nous tombons alors sur un escalier qui semble s’enfoncer plus bas que le rez-de-chaussée. Après l’avoir emprunté et suivi un long couloir sombre, nous déboulons dans un pièce circulaire de deux ou trois mètres de large, entièrement plongé dans l’obscurité, à part quelques fenêtres à hauteur des yeux. Et juste devant ces fenêtres, le point d’eau avec ses éléphants… Nous sommes à quelques pas d’eux, dans un observatoire sous terrain. Certaines fenêtres n’ont pas de vitres mais son grillagées, et nous pouvons entendre le grondement profond des pachydermes. Quand l’émotion nous permet à nouveau de bouger, nous courrons chercher les parents, qui nous suivent avec quelques protestations mais ne sont pas déçus de s’être dérangés !

Il y a un peu plus de monde dans l’observatoire mais le silence est de rigueur chez les humains. Il l’est beaucoup moins chez les mastodontes. Un éléphant s’arrête juste devant nous et nous regarde. Nous n’aurions qu’à tendre la main pour le toucher. Le sol semble trembler à chacun de leurs pas et l’émotion est indescriptible. J’ai l’impression d’avoir atterri au plus profond de leur intimité. Le flash est interdit pour ne pas effrayer les animaux, et papa fait quelques photos malgré la nuit imminente. Mais l’instant est si intense que le souvenirs risque de persister plus longtemps que des images sur du papier.

Quand les éléphants ont bu jusqu’à plus soif, ils repartent de leur démarche nonchalante, et nous remontons l’escalier pour aller nous rassasier nous aussi, et plonger plus tard dans un sommeil qui promet encore une fois d’être riche en rêves.

16 juillet 2006

16/07/2006 05:00

 

05h00

Ce matin, la journée commence encore plus tôt que d’habitude, et ce n’est pas pour nous déplaire !! Si nous nous levons à 5h, c’est pour surprendre les animaux à l’aube. Les nocturnes ne se sont pas encore couchés et les diurnes commencent à s’éveiller. Le moment idéal pour un moment d’intimité avec la faune sauvage du Tsavo. D’ailleurs, l’intimité semble nous entourer dans cette réserve. Tandis que les autres parcs représentaient plus ce que l’on imagine d’un safari, avec des plaines à perte de vue, des lacs immenses, de la brousse peuplée de grands troupeaux… cette réserve, bien qu’étant une des plus vastes du Kenya, m’a donné constamment une impression d’enfermement. L’herbe y est plus haute que dans les grandes plaines, le terrain est très accidenté, jonché de crevasses, plateaux, petites montagnes, termitières géantes et terriers creusés dans des monceaux de terre. Les arbres sont fréquents, pas assez denses pour donner une forêt, mais trop proches pour délimiter des plaines. Les animaux mêmes semblent vivre leur vie chacun de leur côté, et c’est toujours seuls ou par petits groupes que nous les avons croisés.

Dans ce parc, la diversité ne manque pas, à en juger par le défilé d’antilopes différentes que nous avons rencontrées. D’abord une paisible antilope, peut-être un hippotrague, qui n’a même pas relevé la tête de son repas broussailleux pour se laisser prendre en photo. Plus loin une femelle impala a quand même daigné nous jeter un regard. Au pied d’une butte de terre noire, trois bubales, de grandes antilopes brunes, ont levé la tête en même temps, dans la même position, comme s’ils ne fonctionnaient que comme un seul individu. Entre temps, nous avons osé déranger le roi de la savane. Un lion solitaire faisait tranquillement sa sieste caché, plus par désir de tranquillité que par besoin de sécurité, dans des herbes qui avaient exactement la couleur de son pelage. Le fauve s’est levé, comme exaspéré par notre curiosité, nous a tourné le dos et est parti d’une démarche nonchalante, sans doute pour retourner s’affaler plus loin des chemins de touristes. Sur la route du retour, nous nous sommes arrêtés devant un monticule de terre rouge qui laissait dépasser deux oreilles d’un petit renard, peut être un otocyon.

Quand nous sommes revenu aux lodges, un peu avant 7h, le safari n’était pas terminé. Un immense troupeau de buffles avait choisi le point d’eau artificiel pour se désaltérer. Nous nous sommes donc précipités dans l’observatoire souterrain pour avoir une vue imprenable sur ces bovidés de la savane, qui amenaient avec eux quelques petits, nés dans l’année. Le jour était alors complètement levé, et le flash ne gênait pas les animaux. Nous étions à la hauteur de leur tête quand ils la penchaient pour se désaltérer. Certains nous jetaient des regards curieux, mais aucun ne semblait être effrayé par notre présence, pas même les nouveaux-nés. Sur pratiquement chaque animal était posé un oiseau pique-bœuf, nettoyeur personnel de l’hôte, qui se nourrit des insectes et parasites cachés dans son pelage. Encore une fois, on ne peut que s’émerveiller devant ce parfait équilibre où chaque créature occupe un rôle précis et indispensable.

 

14h00

Après avoir pris notre petit déjeuner ce matin, nous avons de nouveau bouclé bagages et sommes remontés en voiture. En route pour notre destination finale : Mombassa, ville importante du Kenya bordée par l’océan indien. Comme à leur habitude, les routes du Kenya, très accidentées, nous secouent dans tous les sens. Et ce n’est pas le chauffeur qui va arranger les choses. Il n’a pas l’air de se soucier un temps soit peu de l’état dans lequel il va nous déposer, du moment qu’il suit son timing qui semble assez serré. Ce n’est pas ça qui va nuire à notre bonne humeur, et nous en profitons pour entonner la chanson de Yannik Noah avec ses paroles fort bien placées : Saga Africa, ambiance de la brousse, attention les secousses !! L’hôtel du Tsavo nous avait donné chacun un carton pique-nique car la route devait être longue. Le guide nous fait comprendre (il parle anglais) qu’on peut manger dans le 4x4 car il n’a pas l’intention de faire une pause-repas. D’ailleurs, la communication est assez difficile avec le chauffeur. Maman essaie de lui demander de s’arrêter dans un village où il y aurait une infirmerie ou un petit hôpital, car elle a ramené du matériel médical, seringues et autres, ainsi que des médicament spécial survie en Afrique, qui ne nous ont pas servi pendant le voyage mais qui pourraient servir dans des endroits où les moyens manquent pour se soigner correctement. Finalement, nous les déposerons à l’hôtel. De même que le pique-nique : impossible de manger dans une voiture qui secoue presque autant que des montagnes russes.

C’est donc le ventre vide que nous arrivons dans notre hôtel Travellers de Mombassa, vers 14h. L’hôtel a quatre étoiles et il les mérite ! Quand nous arrivons, nous sommes exténués par cette semaine forte en émotions. Papa et maman s’occupent des trucs administratifs pendant que nous essayons de faire parler le perroquet devant l’accueil. En vain. Puis des employés prennent toutes nos valises et nous demandent de les suivre. Nous avons, comme souvent, deux chambres séparées. Une pour les parents et une pour les enfants ! Dans chacune, il y a une salle de bain, deux lits et une télé !! Pas de chance, dans la notre il n’y a qu’une moustiquaire pour la nuit. Bien sur, on prend quotidiennement un traitement contre le paludisme, mais des piqûres ne sont jamais agréables. On tire à la courte paille, et Camille gagne. Au moins ça fera un sujet de taquinerie quand mes bras et jambes ressembleront à des clafoutis aux cerises. C’est enfin le moment de calme qu’on attendait. On en profite pour se rassasier en toute tranquillité, et on prend une bonne douche régénératrice avant de partir un peu à la découverte du reste de l’hôtel.

Au centre du bâtiment, il y a une grande piscine. Celle-ci se poursuit à l’intérieur jusqu’à l’accueil, en passant devant de nombreux bars. On peut littéralement boire un verre en terrasse en étant dans l’eau. L’hôtel en lui-même semble immense mais vide. Durant les deux jours suivant, on aura pratiquement la piscine pour nous tous seuls. Autour de la piscine, à l’extérieur, il y a des transats et des tables où on peut manger. Une sorte de hutte propose cocktails et nourriture. Plus loin de la piscine, il y a encore des transats mais cette fois sous des palmiers géants. Autant dire que lorsqu’on s’allonge avec ces arbres au-dessus de nos têtes, on a du mal à croire qu’on parcourait le matin même la savane africaine ! On se croirait plutôt sur une île paradisiaque… D’ailleurs, il suffit de parcourir quelques mètres de plus pour arriver au bord de la mer. Plage de sable blanc, eau à perte de vue, et l’émotion de voir pour la première fois l’océan indien. Pour l’instant, on ne descend pas marcher le long de la plage. On verra ça demain, d’autant que le temps commence à se gâter. Une sieste s’impose !

Le soir, nous allons manger dans le restaurant de l’hôtel, et nous sommes un peu surpris qu’il y ait autant de monde. Finalement, nous ne sommes pas seuls dans cet hôtel ! Mais un petit coup d’œil par une fenêtre nous apprend qu’il y a une autre piscine… Décidément… Comme toujours, nous sommes accueillis par des Jambo (bonjour swahili) et Karibu (bienvenu). Puis nous sommes traités comme des rois. Ils nous amènent à une table, nous tirent la chaise et la repoussent au moment où on s’assoit, et s’assurent pendant tout le reste du repas que nous ne manquons de rien. C’est toujours le système du buffet à volonté, où nous nous servons de ce qu’il nous plait, avec un choix insensé. Si nous avons évité les crudités pendant tout le séjour (pour éviter d’avoir la turista car nos bidons ne sont pas habitués à l’eau avec laquelle ils ont été lavés), cette fois nous ne pouvons résister ! Avec un dessert comme toujours fruité à volonté ! Et c’est avec un bidon bien bedonnant que nous allons le soir nous coucher, sous des coups de tonnerre et une averse qui ne nous rassurent pas quant aux activités du lendemain.

17 juillet 2006

17/07/2006 09:00

 

09h00

Journée entièrement consacrée à la détente. Pour la première fois depuis le début du séjour, nous laissons notre horloge biologique décider de l’heure du réveil. Autrement dit la grasse matinée est de mise ! Quand toute la famille est debout, après quelques moqueries sur mes innombrables piqûres de moustiques, nous allons tranquillement déjeuner au restaurant de l’hôtel. Comme d’habitude, tout à volonté, fruits délicieux et jus de fruits exotiques. Et c’est tout aussi tranquillement que nous allons nous changer pour nous mettre en maillot de bain, car contre toute attente, le temps est absolument radieux ! Nous avons la piscine pour nous tous seuls et nous en profitons. Pas besoin non plus de se battre pour avoir un transat de libre.

 

12h00

On ne va quand même pas détruire cette quiétude sous prétexte que l’heure de manger approche !! D’autant qu’il y a tout ce qu’il faut ici pour manger devant la piscine. On s’installe donc à une table pour commencer avec un jus de fruit bien frais et enchaîner avec un repas sous le soleil kenyan. Toujours en maillot de bain, nous allons ensuite faire un tour du côté de la plage. Un muret sépare la plage de la propriété de l’hôtel et nous assure tranquillité car les commerçants ne sont pas autorisés à venir nous vendre leur marchandise ici. On s’installe donc de nouveau sur des transats face à la mer et sous des cocotiers ! Petite pause lecture pour digérer.

Papa et Camille sortent les premiers sur la plage pour avoir le privilège de se baigner pour la première fois dans l’océan indien. Puis nous partons tous en promenade sur le sable blanc.

Les « beach-boy », des kenyan installés sur la plage avec toutes sortes de babioles à vendre, n’ont de cesse de nous interpeller. Ils ne parlent pas français mais la négociation ne peut être évitée. J’ai même cédé un magasine pour acheter je ne sais plus quelle statuette en bois. C’est souvent ici que les objets d’Europe viennent s’ajouter en complément de l’argent lors des négociations.

Plus loin on rencontre une femme qui nous fait comprendre qu’elle s’appelle Rose. On lui demande si elle vend des fruits et elle nous dit qu’elle peut en amener. On prend donc rendez-vous avec elle pour le lendemain, sur cette même plage. On rencontre également un groupe d’hommes habillés façon massai. Papa va jouer au foot avec eux puis on se prend en photo, contre un peu d’argent. Le plus âgé nous demande notre âge et nous fait deviner le leur. Pour répondre, on écrit le chiffre dans le sable. Malgré la barrière de la langue, on rigole très bien avec nos nouveau amis. Je suis d’ailleurs restée en contact avec le premier homme qui, malgré ses allures de massai, m’a gentiment passé son adresse msn ! Et a noté la mienne sur son portable !

 

18h00

Histoire de continuer sur notre lancée totale décontracte, on va s’installer le soir à un de ces bars à l’intérieur qui bordent la piscine. On commande un super cocktail de fruits exotiques qu’on connaît même pas. Ils nous apportent des cacahuètes pour nous faire patienter et maman dit à Camille (qui commençait à piocher dedans) de pas les manger tout de suite tant qu’on n’a pas à boire. En disant cela, elle porte inconsciemment des cacahuètes à sa bouche… Fou rire général et mal au bide…

Le soir on retourne manger au restaurant de l’hôtel. Et la nuit se passe comme la première, lourde de sommeil et pleine de rêves, ininterrompue par le réveil.

 

 

18 juillet 2006

18/07/2006 08:00

 

08h00

Le retour du réveil pour un regain de tourisme !! Nous partons à 8h00 en mini-bus pour visiter Mombasa. Le bus nous emmène déjà prendre d’autres touristes français dans un autre hôtel, puis direction le marché où se côtoient mille couleurs et d’infinis senteurs. Le marché est couvert et des fruits, légumes et épices de toutes sortes sont présentés, donc beaucoup nous sont inconnus. Nous restons proches de notre chauffeur car beaucoup de marchands nous interpellent.

 

09h00

Une heure plus tard, nous nous arrêtons pour une visite d’un autre genre : un temple indien. Les portes et les murs sont très richement colorés, et chaque peinture, dont les couleurs sont très vives, raconte des épisodes de leur religion. Parfois, les images ne sont pas des plus romantiques : sur une fresque, on peut voir une femme qui tient dans sa main un bras coupé et qui semble en train d’en marchander le prix à un homme assez chic. A côté d’eux, des hommes aux allures diaboliques sont en train de noyer d’autres hommes dans un chaudron. Plus loin, un homme se fait couper la langue par les petits diables, à l’aide d’une grosse pince à métal… La religion m’est totalement inconnue mais ces peintures me font penser à des châtiments. Nous entrons ensuite dans une salle de culte. Les chaussures y sont interdites. La salle est vaste et vide, à l’exception d’un autel devant lequel des femmes sont accroupies en train de prier. Dans une autre salle, un autre autel regorge de fruits, probablement des offrandes.

Après avoir fait le tour du temple, nous nous rendons à la fabrique de sculptures en bois. C’est ici que sont fabriqués toutes les statuettes (animaux, personnages… ), meubles et autres objets que nous vendent les beach-boy et grand nombre d’autres kenyans. Les artisans sont assis à même le sol, sous des tentes en bois ou en taule. La misère est omniprésente. Ils sont des milliers, et passent 8 heures de leurs journées à sculpter toujours les mêmes motifs. Tous sont des hommes. Sous un abris, des femmes s’occupent des finitions, peinture ou verni. Toutes les sculptures seront exportées dans des marchés touristiques ou vendus dans le magasin de la fabrique. Celle-ci fonctionne comme une coopérative. Les artisans inscrivent un numéro sur les objets qu’ils fabriquent et 80% du prix auquel ils sont vendus leur reviennent. A côté des travailleurs passent les égouts, canal ouvert et d’une puanteur indescriptible. J’ai éprouvé un certain malaise en visitant la fabrique, car en plus de travailler dans des conditions déplorables, les artisans sont montrés aux touristes de la même façon que nous observions les zèbres ou antilopes dans la savane.

Dans le magasin de la fabrique, on ne peut que s’émerveiller devant tant de beauté. Les sculptures sont de toutes tailles, les animaux paraissent vrais, les personnages s’imposent par leur élégance et le bois n’a jamais paru matériau aussi noble qu’en cet instant.

 

11h00

En repartant de la fabrique, on passe dans une avenue de Mombasa, sans doute la plus célèbre : des énormes défenses d’éléphants forment la lettre « M » (pour Mombasa) au dessus de la route. Cette sculpture a été construite en 1952 pour commémorer la venue de la reine Elisabeth II. Au bord de la route, nous donnons à un enfant les bonbons qui nous restent. Des femmes viennent à la vitre du véhicule pour nous vendre des colliers. Dans la précipitation, papa réussit à en avoir deux pour presque rien.

Nous nous dirigeons ensuite vers un autre monument célèbre de Mombasa : le Fort Jesus, bâtit en 1593 par les Portugais. Construit au bord de l’océan, il offre une vue magnifique sur une eau d’un bleu azur. Les canons nous rappellent que les gens qui l’ont construit ne venaient pas simplement admirer le paysage. A l’intérieur du fort, un squelette énorme qui appartenait à un bébé baleine, retrouvé échoué sur une plage. Après la visite, nous partons nous balader dans les ruelles qui entourent le fort et qui ont été épargnées par la modernité de Mombasa. Puis l’appel du ventre nous ramène à nos hôtels respectifs.

 

14h00

Après s’être rassasiés, nous reprenons nos activités de la veille : farniente sous le soleil africain. Le début de l’après-midi se passe au bord de la piscine, qui nous est de nouveau presque destinée. Puis nous prenons la direction de la plage, car nous avons un rendez-vous ! Rose est déjà là à nous attendre, avec les fruits (des ananas je crois). Elle semble ravie de voir que nous sommes nous aussi au rendez-vous. Nous achetons aussi des petits bracelets de perles et de cuire. Nous retrouvons nos amis Masai qui se laissent cette fois prendre en photo sans nous demander d’argent. Puis nous partons nous balader de l’autre côté de la plage, les pieds dans l’eau. Nous faisons un pause, juste le temps de prendre un peu de ce sable blanc qui fait la beauté du lieu. Quand nous nous arrêtons une dernière fois pour négocier avec un beach-boy, de jeunes Indiens viennent nous parler, en français. Mombasa est une ville où beaucoup d’Indien ont investi, et nous ne sommes pas étonnés d’apprendre que le père d’un des jeunes garçons vit ici. Quand nous avons dépensé nos dernières pièces, nous nous résignons à regarder pour la dernière fois l’océan Indien avant de retourner à l’hôtel, pour une dernière nuit.

19 juillet 2006

19/07/2006 07:00

 

07h00

Le séjour a à peine commencé qu’il est déjà temps de partir. C’est avec mélancolie que nous montons dans le véhicule qui nous amène jusqu’à l’aéroport de Mombasa. Après les rituels vérifications de passeports, scannage des bagages et de nous même, nous revoilà à attendre l’avion. Le même qu’à l’allée. Décollage prévu pour 9h10 et presque 7000 km pour revoir en pensée ce voyage merveilleux. Ce voyage qui a longtemps été un rêve pour moi. J’avais peur en apprenant qu’il allait devenir réalité, d’être déçue par ce que j’allais voir. Loin de là, la côte swahilie n’a fait que renforcer mon attirance pour l’Afrique et mon irrésistible envie d’y aller, encore.